LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME : Les sociétés au Mali sommés de déclarer leurs bénéficiaires effectifs

Par mesures de transparence et de bonne gouvernance, la présidente du tribunal de commerce de Bamako instruit aux différentes sociétés au Mali de déclarer leurs bénéficiaires effectifs. L’annonce a été faite le lundi, 15 juillet 2024 au cours d’une journée d’échanges avec les acteurs du secteur privé, rapporte Studio Tamani. Non opposés à l’initiative, certains acteurs souhaitent toutefois passer d’abord par une période de sensibilisation et de concertation.
Selon de la présidente du Tribunal de commerce de Bamako, Diarra Kankou Sangaré, la déclaration du bénéficiaire effectif fait partie des mesures de transparence et de bonne gouvernance. Cette mesure ajoute-elle vise à lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. « Tant qu’une société en création ne fait pas sa déclaration des bénéficiaires effectifs, elle ne peut pas être créée, elle ne peut pas être immatriculée au Registre des commerces », précise Diarra Kankou Sangé. Selon les confrères de studio Tamani, cette initiative est de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). Cependant, si certains opérateurs économiques saluent cette décision du gouvernement malien, d’autres en revanche souhaitent d’abord une période de sensibilisation et de concertation. Des opérateurs économiques présents à cet atelier saluent certes l’initiative. Parmi eux, El hadj Firoun et Mme Simpara Assitan Keïta. Cependant, ces derniers regrettent le manque de communication sur cette mesure. « Ce sont des textes qui ont été pris par l’État et l’État ne suit que leur application. Mais, nous voulons plus que cela. Au lieu d’aller vers l’application, il faut plutôt aller vers la sensibilisation », plaide El hadj Firoun.
« Il n’y a pas eu d’informations. Moi-même, je viens de l’apprendre et je suis la présidente des femmes entrepreneures. Comment est-ce que je vais informer les entrepreneures au bout de 7 mois pour qu’elles puissent appliquer cette décision ?», s’interroge Mme Simpara. Et de marteler, « c’est un peu compliqué ».
Notons qu’en plus des acteurs du secteur privé, des responsables de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières ont également pris part à cette journée d’échanges.
Amara Condé
Source : Plume Libre