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CONSÉQUENCES DE L’INSÉCURITÉ ET DES INONDATIONS : Plus de 378 000 personnes déplacées recensées en septembre 2024 au Mali

Plus de 378 000 personnes déplacées recensées au mois de septembre 2024 au Mali à cause de l’insécurité et des inondations. C’est du moins ce que révèle une opération de la matrice de suivi des déplacements (DTM) de la Direction nationale de Développement social (DNDS) publiée dans un rapport le 30 septembre 2024. Cette matrice a permis d’évaluer 132 sites ou localités de déplacement, répartis dans les régions de Gao, Mopti, Ségou, Tombouctou et dans le District de Bamako. L’exercice a couvert 11 cercles et 32 communes à travers les différentes régions abritant des déplacées.

Selon le rapport publié, le 30 septembre 2024, la matrice de suivi des déplacements a enregistré 378 363 personnes déplacées internes (PDI) à l’échelle nationale, 854 956 retournés internes. Aussi, précise le document, parmi les ménages PDI recensés, 56 % sont sur les sites et lieux de regroupement et 42% sont présents dans les communautés hôtes ou famille d’accueil. Environ 5% des PDI se sont déplacées à la suite des inondations enregistrées entre juin et septembre. Par ailleurs, note-t-il, les régions de Ménaka, Mopti, Gao, Ségou, Bandiagara et Tombouctou abritent le plus grand nombre de personnes déplacées internes.

« Ce nombre est dû aux incidents répétitifs qui ont affecté ces différentes régions et les inondations », explique-t-il. Et de révéler : « L’augmentation du nombre de PDI entre 2012 et 2013 s’explique par le conflit et les violences qui étaient en cours dans les régions Nord du Mali pendant cette période. Le nombre de personnes déplacées a franchi, pour la 1ère fois, la barre des 350 000 individus en juin 2013. L’augmentation du nombre de personnes déplacées à cette date par rapport aux mois précédents s’explique par l’extension des opérations d’enregistrement aux trois régions Nord (Gao, Tombouctou et Kidal) ».

Sur le même registre, soutient le rapport, « de 330 713 personnes déplacées internes identifiées en mai 2024, le nombre de personnes déplacées internes dans le pays est estimé désormais à 378 363 individus. Ainsi du 1er juin au 30 septembre 2024, une augmentation de 47 650 personnes déplacées internes a été constatée suite à la dégradation des conditions climatiques et la situation sécuritaire dans certaines localités du pays ». Et le rapport de souligner : « La population déplacée est constituée de 58% de femmes et 42% d’hommes. Par ailleurs, 58% des personnes déplacées sont des enfants (âgés de 0 à 17 ans), la population active représente 38% de la population déplacée et les 60 ans et plus représentent 4% ».

Le retour des déplacés internes en hausse

D’après les évaluations menées en septembre 2024, les retours internes ont connu une hausse globale de 6 090 retours supplémentaires par rapport au round DTM de septembre 2024.

« Cette hausse a été plus importante dans la région de Ségou, cercle de Niono (+7%) qui a connu la plus forte progression des retours entre les deux rounds DTM successifs. Ceci met en exergue les déplacements pendulaires de courte durée succédés de retours dès le retrait des éléments armés ou la reprise du contrôle par l’armée nationale », a fait savoir le rapport.

La Matrice de Suivi des Déplacements

La Matrice de Suivi des Déplacements, (Displacement Tracking Matrix – DTM, en anglais), est un outil de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), qui permet de suivre et de surveiller les déplacements et la mobilité des populations. Le transfert du programme de matrice de suivi des déplacements (Displacement Tracking Matrix – DTM) au gouvernement par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), à travers la signature d’un protocole en novembre 2014 et de deux accords de partenariat entre le gouvernement et l’UNHCR pour la gestion et la coordination des sites de personnes déplacées internes et l’enregistrement des rapatriés ont permis à la DNDS une centralisation et une meilleure harmonisation des données sur les mouvements de populations et de l’évaluation des besoins des populations déplacées et retournées. La méthodologie et les outils utilisés par la DTM ont été élaborés par la Commission Mouvements de Populations (CMP), groupe de travail du cluster protection. Pour l’enregistrement des rapatriés, une Procédure Opérationnelle Standard (POS) est établie entre la DNDS et l’UNHCR.

Fabrice Abdoul

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