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ALIMENTATION SCOLAIRE AU MALI 2025 : L’Etat investira près de 6 milliards de FCFA, mais…

Le samedi, 1er mars 2025, le Mali a célébré la 10ème édition de la Journée africaine de l’Alimentation scolaire sur le thème : « Ensemble, soutenons les cantines scolaires endogènes pour un repas nutritif à l’école ». Lors de cette journée, le ministre de l’Education nationale, Dr. Amadou Sy Savané, a fait savoir que « cette année 2025, 700 000 élèves dont 46,93% de filles, fréquentent 2 661 cantines scolaires réparties entre toutes les régions du pays, soit un taux de couverture nationale de 19,47% ». Des progrès certes, mais ce taux de couverture reste faible. En plus, faute de financement, les repas scolaires ne seront servis que dans 400 écoles.

En effet, c’est le terrain de l’école fondamentale de l’Hippodrome-extension, en Commune II du District de Bamako, qui a servi de cadre pour la célébration de cette année sous le patronage du ministre de l’Education nationale, Amadou Sy Savané, en présence de plusieurs responsables et partenaires de l’école. Dans son discours, le ministre de l’Éducation a rappelé que « l’Etat malien investira près de 6 milliards de FCFA dans l’alimentation scolaire cette année ». Et de préciser : « Cette année 2025, 700 000 élèves dont 46,93% de filles, fréquentent 2 661 cantines scolaires réparties entre toutes les régions du pays, soit un taux de couverture nationale de 19,47% ». Amadou Sy Savané soutient que « L’action de l’Etat malien en matière d’alimentation scolaire est réelle, solide. Elle se déroule dans un contexte de décentralisation, de transfert des compétences et des ressources aux collectivités territoriales ». C’est pourquoi, il a invité les collectivités à une « participation responsable dans la prise en charge des cantines scolaires », essentiel pour la réussite de l’opération.

 

L’arbre ne doit pas cacher la forêt

Au lendemain de la célébration de la Journée africaine de l’alimentation scolaire, le Centre National des Cantines Scolaires (CNCS) du Mali et le Programme alimentaire mondial (PAM) se félicitent des progrès significatifs réalisés dans l’éducation et la sécurité alimentaire des écoliers maliens et appellent à une mobilisation en vue de pérenniser les acquis du programme. Cependant, malgré ces efforts remarquables, des défis considérables persistent et menacent d’anéantir les progrès durement obtenus. En effet, selon les deux organisations, en 2024, grâce au soutien et à une collaboration étroite entre partenaires nationaux et internationaux, près de 200 000 élèves, en particulier dans les régions affectées par les conflits, ont bénéficié de repas scolaires nutritifs. Cet effort conjoint a permis d’atteindre un taux de rétention scolaire de 98 % dans 700 établissements, témoignant de l’impact positif de l’alimentation scolaire sur la fréquentation et la réussite des élèves. Mais voilà, depuis octobre 2024, des contraintes financières et opérationnelles ont forcé le CNCS et le PAM à suspendre temporairement les repas scolaires dans 400 écoles. Cette situation affecte directement 112 000 élèves, dont une majorité de filles, dans les régions du nord et du centre du Mali, soit 60 % des établissements précédemment soutenus à travers le pays. Revenant sur l’importance du repas scolaire, Mme Traoré Sika, directrice nationale du CNCS, a déclaré : « Les cantines scolaires sont bien plus qu’un simple repas. Elles sont un investissement dans l’avenir des enfants, un levier pour l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire. Nous ne pouvons pas laisser ces acquis être anéantis. Nous devons agir ensemble pour que chaque enfant ait la possibilité de grandir et d’apprendre dans un environnement sûr et favorable. Ensemble, soutenons les cantines scolaires endogènes pour un repas nutritif à l’école ».  Pour elle, cette interruption temporaire des cantines scolaires risque de fragiliser non seulement les progrès considérables accomplis en matière d’éducation, de sécurité alimentaire et de stabilité sociale, mais aussi d’aggraver la vulnérabilité des populations déjà éprouvées par l’insécurité alimentaire et les chocs récurrents dans ces régions affectées.

 

Les repas scolaires contribuent à renforcer la stabilité…

 

Au Mali, selon les prévisions du Cadre harmonisé d’analyse de la sécurité alimentaire réalisé en décembre 2024, plus de 2,3 millions de personnes ont besoin d’assistance alimentaire et nutritionnelle durant la période de soudure qui s’installe déjà plus tôt cette année. Les repas scolaires constituent un filet de sécurité sociale essentiel pour beaucoup de familles vulnérables et un levier pour l’éducation des enfants, leur assurant une alimentation quotidienne et nutritive. En effet, pour de nombreux élèves, le repas scolaire représente leur unique source d’alimentation équilibrée. Selon Ibrahima Diallo, directeur adjoint du PAM au Mali, en assurant l’accès à l’éducation et à la nourriture, des milliers d’enfants auront les mêmes chances de réussir et de grandir en bonne santé, d’aller à l’école et de construire un meilleur avenir. De plus, les repas scolaires contribuent à renforcer la stabilité sociale et à prévenir les conflits, impactant positivement l’ensemble des communautés où il est mis en œuvre. « Nous devons assurer la pérennité de ce programme crucial à travers la mobilisation de tous les acteurs pour contribuer à bâtir des générations mieux éduquées et rompre le cycle de la faim », a-t-il ajouté.

Pour garantir la continuité des repas scolaires et préserver les progrès accomplis en faveur des enfants du Mali en 2024, le CNCS et le PAM ont urgemment besoin d’un financement de 17,3 millions de dollars, soit plus de 10 907 650 000 milliards de F CFA.

Rassemblés par Amara Condé

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