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LIBÉRATION DES EMPRISES D’EAU À BAMAKO :Une vaste opération de démolition qui coûtera 3 milliards de FCA

Les inondations dévastatrices de 2013, de mai 2019 et d’août 2024 ont livré un spectacle désolant de morts et de destruction matérielle. Ce qui a attiré l’attention de toutes les parties prenantes sur la libération des servitudes. Pour éviter de telles catastrophes, les autorités de la transition décident enfin de prendre le taureau par les cornes en procédant à la libération des servitudes et lits des cours d’eau non flottables dans le District de Bamako d’ici le début de l’hivernage. Ce grand chantier concernera plus de 750 familles et coûtera environ 3 milliards de FCFA. L’annonce a été faite à la faveur d’une conférence de presse tenue le vendredi, 14 mars 2025, par le directeur national de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mahamadou Ouologuem, dans les locaux de son service.

Face à la presse, le Directeur de l’Urbanisme et de l’habitat a expliqué que la libération des emprises de cours d’eau vise surtout à prévenir les drames récurrents causés par les pluies diluviennes et à restaurer l’ordre dans l’occupation du domaine public. Il ajoute que les dispositions sont prises par les hautes autorités de la transition pour éviter à l’avenir les inondations et autres catastrophes que nous avons connues par le passé.  « Nous avons décidé de libérer et d’aménager les emprises des lits des fleuves et autres plans d’eau à Bamako avant la saison pluvieuse prochaine. Les occupations illicites des domaines public et privé de l’Etat sont devenues un phénomène courant dans notre pays. Elles ont atteint des proportions inquiétantes et concernent les emprises et les servitudes des domaines ferroviaires, des cours d’eau, des forêts classées, des zones agricoles, des zones de pâturages, des édifices publics et des équipements collectifs, particulièrement dans le District de Bamako et ses environs. Les occupations illicites des servitudes de marges latérales, se rapportant aux cours d’eaux flottables et non flottables occupent une part importante de ce sinistre et sont à l’origine des nombreuses inondations hivernales », a expliqué Mahamadou Ouologuem. Justifiant la légalité de l’opération, le directeur national de l’Urbanisme et de l’Habitat, explique que ces occupations constituent une violation des Schémas Directeurs d’Urbanisme, des Plans d’Urbanisme Sectoriel et des Plans d’Urbanisme Opérationnel des zones concernées. « Elles sont incompatibles avec notre politique de planification et de maîtrise du développement urbain. En effet, elles contribuent, d’une part, à entraver la mise en œuvre des politiques de développement à travers les programmes d’investissements, d’exécution des réseaux routiers ou électriques et, d’autre part, à exacerber les litiges fonciers », a-t-il précisé. Il a aussi rappelé que les inondations dévastatrices de 2013, de mai 2019 et d’août 2024 ont livré un spectacle désolant de morts et de destruction matérielle. Ce qui a attiré l’attention de toutes les parties prenantes sur la libération des servitudes.

Aux des conférenciers, avant le démarrage des travaux, une Commission sera mise en place très prochainement qui étudiera et sensibilisera les zones concernées ».

Mais pour l’instant, « plus de 750 familles ont été recensées. Et déjà, l’une des sous-commissions est chargée de l’organisation effective des travaux de libérations. Elle est présidée par le représentant de la Direction nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat. Cette sous-commission va conduire les opérations de démolition en faisant assurer la sécurité et ensuite évacuer les gravats issus de ces opérations de démolition ». Enfin, a fait savoir le DNUH : « pour les occupants des maisons construites sur les emprises de cours d’eau, au moins 113 millions de FCFA sont prévus pour leur permettre de payer 3 mois de loyers et plus de 2 milliards pour les investissements sur les sites ».

Amara Condé

 

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