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METTRE FIN À LA GUERRE D’AGRESSION AU MALI ET AU SAHEL : C’est la seule volonté du peuple

Ecrit par Pr. DIARRA N’Badiallah Bakary Sidiky-Boniface, l’article qui suit, qui date du temps où Bah N’Daw était le président de la Transition, avec Moctar Ouane comme Premier ministre, Chef du gouvernement, garde toute sa pertinence. La libération de Kidal et de toutes les autres emprises permet une nouvelle lecture de cette réflexion au moment où le pays s’engage dans le dialogue inter-malien.

« DJAMA SAKO ALLAH SAKO (La volonté du Peuple est l’incarnation de la volonté de Dieu) », dit l’adage manding. Ce dire ancestral constitue un principe fondamental. Son observation stricte a toujours permis historiquement de régir, dans l’harmonie et dans la concorde, la vie politique et sociale au Mandé, sans effusion de sang. À ce titre, on ne saurait douter du fait que le pouvoir de transition au Mali s’en inspirera pour encadrer l’orientation de la vie politique en vue de libérer, conformément à la toute première « mission » assignée par l’article 2 de la « Charte de la transition », le pays des héritiers de Soundiata KEÏTA (1190-1255) et de ses épigones bâtisseurs d’Empires, de l’occupation des troupes étrangères qui y sont entrées par effraction, à la faveur de la guerre de dépossession territoriale secrète que déclencha le gouvernement (2007-2012) de Nicolas SARKOZY contre le Peuple africain du Mali, le 17 janvier 2012, par la médiation du séditieux ou du sécessionniste Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) aidé, dans sa fronde séditieuse, par ses complices faux islamistes et faux djihadistes à la solde des services étrangers. Autrement dit, si l’article 2 de la « Charte de la transition » dresse une liste de pas moins de huit (8) « missions » incombant aux autorités transitoires d’accomplir, seule l’exécution de la première importe pour faire de la période transitoire un succès incontestable. Elle est la condition sine qua non de la mise en œuvre des autres éléments de la liste. Aussi, importe-t-il d’indiquer que le gouvernement transitoire ne doit point gaspiller ses efforts à faire autre chose qu’assurer, stipule l’article 2 de la « Charte… » précité, « le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ». De tels « rétablissement et … renforcement » si complexes qu’ils soient, ne doivent nullement être considérés par le pouvoir de transition comme une tâche titanesque, pour peu que ce pouvoir fonde les actions gouvernementales sur la volonté du Peuple malien victime de plus de huit (8) longues années de guerre injuste. Pour sûr, en se conformant strictement au principe fondamental émanant de l’adage manding placé en tête du présent article, le gouvernement Bah N’DAW-Moctar OUANE pourra aider efficacement le président de la France, Emmanuel MACRON, à envisager rapidement la fin de la poursuite de la «guerre secrète » ou par procuration que la France de Nicolas SARKOZY (2007- 2012) déclencha le 17 janvier 2012 contre la République du Mali, s’il souhaite sauver l’avenir des relations économiques entre l’Afrique et son pays que les vieilles pratiques machiavéliques instaurées par la FrançAfrique ne sauraient nullement préserver à long terme. Aussi, la sagesse commande-t-elle que le Président de la transition Bah N’DAW et son Premier ministre Moctar OUANE ne passent point dans l’oubli la volonté fondamentale du peuple malien qui est de sortir absolument le Mali et les pays du Sahel de la sale guerre menée lâchement contre eux, par procuration, au nom de la lutte contre le terrorisme. Cette (2) volonté populaire au Mali concorde d’ailleurs avec celle qui prévaut parmi les populations au Burkina-Faso, au Cameroun, en Centrafrique, au Niger, au Nigéria, en République Démocratique du Congo, et au Tchad notamment. Elle n’est autre chose que de mettre préalablement fin à la guerre d’agression qui ensanglante ouvertement des pays africains depuis les indépendances néocoloniales de 1960. Chose certaine, depuis cette date, les gouvernements français ont mené en Afrique, aux dires mêmes de Monsieur André CHASSAIGNE, Député à l’Assemblée nationale française, dans le cadre des débats qui se sont soulevés en France relativement à l’« Opération Sangaris » qui dura officiellement en République Centre-Africaine (RCA) du 5 décembre 2013 au 31 octobre 2016 : « (…) la cinquantième intervention française en Afrique subsaharienne depuis les indépendances il y a cinquante (50) ans »; frappant ainsi absolument de catalepsie toute possibilité de faire fonctionner normalement les institutions et les services étatiques au bénéfice des populations de la RCA. Au Mali particulièrement éprouvé ces dix dernières années, tout comme dans d’autres pays d’Afrique soumis au régime de développement imposé par inféodation au système économique usurier onusien, le Peuple sait désormais d’expérience qu’on ne peut pas aménager et habiter une maison en flammes, pas plus d’ailleurs qu’on ne peut nullement maintenir la paix dans la guerre, encore moins développer, dans l’intérêt des Peuples dépossédés, un pays sous occupation coloniale. Aussi, si le sens commun en « Real Politic » commande qu’on ne tourne point le dos à l’environnement interétatique régional (CEDEAO, UA) et mondial (les Institutions de l’ONU), le bon sens, au contraire, exige qu’en ces temps de tourmentes bellicistes au Sahel, le personnel politique de la transition au Mali soit à l’écoute de la voix et du sanglot des Peuples du Sahel:

S’unir pour éteindre les flammes incandescentes de l’agression et de l’occupation des forces étrangères qui consument nos campagnes, nos villages et nos villes.

Il s’agit alors de ne point aggraver les conditions d’existence des Peuples d’Afrique par davantage d’émiettement déjà consacré par la cartographie politique africaine issue du scélérat « Congrès de Berlin de 1884-85 » qui, au grand dam des patriotes panafricanistes comme Kwamé NKRUMAH (1909-1972) et Modibo KEÏTA (1915-1977), entre autres, fut entérinée à l’initiative de Felix HOUPHOUËT-BOIGNY (1905-1993), de Léopold Sédar SENGHOR (1908-2001) et d’Ahmadou Babatoura AHIDJO (1924-1989) notamment, des séides du Général Charles André Joseph Marie de GAULLE (1890-1970). Dans le mépris total de l’intérêt supérieur de leur Peuple, ces dirigeants postindépendances formelles, ne pouvant rien, résolument campés qu’ils étaient dans la « servitude volontaire » totale, refuser à leurs maîtres euro-occidentaux, ont conduit les relations extérieures de l’Afrique comme si la rationalité digestive dans le monde euro-occidental obéissait et obéit à des règles différentes de celles en Afrique. Sachant pertinemment que le ventre des progénitures du colonisateur euro-occidental n’a guère plus de propriété que celui des Africain(e)s, ils ont pourtant collaboré allègrement et inconditionnellement à la mise en œuvre des politiques économiques, sociales et culturelles euro-occidentales prédatrices au détriment des nécessités de vie des citoyen(ne)s africain(e)s. Par leur obéissance aveugle aux ordres reçus des gouvernements euro-occidentaux, insensibles à la honte et très ancrés dans la trahison par méconnaissance des seuils de la dignité africaine, ils ne se seraient guère rendus compte que leurs homologues euro-occidentaux, en dépit de la rapacité de l’oligarchie financière mondiale à laquelle ils sont soumis, se dévouent néanmoins à la recherche inlassable de ressources dans le monde pour combler moindrement la rationalité digestive des citoyen(ne)s constituant leurs électorats. Ainsi, moins par la vertu ou par le respect des lois de la communauté de droit interétatique que par la propagande, l’intimidation, le chantage, la violence et la corruption, ces gouvernements euro-occidentaux, ‘’militarocratiques’’, qui sont effectivement plus au service d’une oligarchie financière mondiale aux conceptions économiques reptiliennes que de leurs populations, excellent cependant autant dans l’art de créer des armes de destruction massives de toute nature que dans la fabrique des rebellions dans les pays n’ayant point de capacité de défense autonome, pour soumettre leurs ressources du sol et du sous-sol au pillage systématique, en vue de satisfaire la cupide rationalité digestive de leurs populations, dont le destin sur la planète Terre est pourtant, à n’en point douter, irrémédiablement lié à celui des Peuples subjugués des néo colonies d’Afrique notamment victimes, entre autres Peuples au monde, de la prédation issue de la mise en œuvre des relations économiques extérieures des gouvernements euro-occidentaux… C’est ainsi qu’aujourd’hui, tout se passe dans les rapports économiques entre l’Afrique et le monde euro-occidental, comme si le ventre des populations euro-occidentales ont une tout autre propriété que celui des Africain(e)s. Ce ne serait nullement le cas si le virus de la trahison ou de la traîtrise n’était devenu l’agent pathogène virulent dont la quasi-totalité des dirigeants africains sont propagateurs dans des pays qu’ils gouvernent nominalement. Essentiellement formatés par le mode de socialisation imposé de l’extérieur, à obéir aux ordres des gouvernements euro-occidentaux les ayant aidé à accéder au pouvoir en Afrique néo-colonisée, ces dirigeants, à n’en pas douter, constituent des moyens redoutables indispensables au maintien des Peuples d’Afrique dans la misère économique structurelle inhérente à la mise en œuvre des institutions économiques onusiennes. Aussi, contre des petits plaisirs que ces institutions économiques consentent à financer, ou même parfois pour une simple bourse d’études octroyée à leurs progénitures dans des institutions d’enseignement dans le monde euro-occidental, des dirigeants très ancrés dans leur perfidie préméditée, sont entièrement disposés à trahir pour se soumettre totalement aux volontés des co-contractants euro-occidentaux, volontés qu’ils savent portant radicalement défavorables à l’épanouissement politique économique et culturel des citoyennes africain(e)s, comme en témoigna du reste, à Radio France International, l’auteur du roman : « L’Aventure ambiguë », Cheick Hamidou KANE (1961), dans l’interview qu’il accorda à cet organe de propagande de l’État français, à propos des conséquences nocives du criminel « Programme d’Ajustement structurel » de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sur les économies africaines.

Le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national

Qu’à cela ne tienne, il est fort à parier que les autorités gouvernementales au Mali qui ont intégré, depuis le dos de nos Mères, les principes découlant de l’adage manding ci-dessus reproduit, ne devraient pas tomber dans la faute majeure consistant à la renonciation ou au manquement à l’application du premier engagement énoncé à l’article 2 précité de la « Charte de la transition », à savoir : « le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national » correspondant précisément, pour le moment, à la volonté fondamentale du Peuple africain du Mali. Il importe donc que cet engagement soit la priorité des priorités dans la mise en œuvre de la politique du gouvernement de transition. C’est-à-dire sauver la République du Mali de la criminelle « soudanisation » prévisible au moyen de l’application de l’ « Accord » dolosif ou frauduleux « d’Alger ». Pour sûr, le président de la transition qui, dans son discours d’investiture du 25 septembre 2020, affirmait solennellement qu’il est et qu’il sera, durant toute sa présidence transitoire, l’« esclave » de l’intérêt supérieur du Peuple malien, a le devoir moral d’empêcher l’émiettement ou, si l’on veut, la création, au détriment de l’intégrité territoriale de l’État unitaire panafricaniste créé le 22 septembre 1960 par l’USRDA de Modibo KEITA (1915-1977), d’un État ‘’pigmentocratique’’ sinon ‘’dermocratique’’, qui porterait le nom d’une zone de transhumance d’environ 350 km2 située au Nord-Est de Tombouctou et au Sud d’Arawane : « Azawad ». Pour ce faire, Le gouvernement de transition doit absolument se réconcilier et se rallier à la volonté du Peuple malien, car seul le Peuple peut le protéger contre la déchéance comme le disait le virtuose manding Sory Kandia KOUYATÉ (1933-1977) : Djamaa Le-By Y-La Kana. Cela est d’autant plus vrai, qu’aucune soumission à la volonté destructrice des Forces d’invasion ne saurait éviter la déchéance à aucun dirigeant africain si puissant soit-il. Si ce n’était pas le cas, jamais ni Jean-Bedel BOKASSA (1921-1996), ni Mobutu SESE SEKO (1930-1997) encore moins Blaise COMPAORÉ (1951 -), etc. qui ont particulièrement excellé dans la trahison de leur Peuple, en se faisant esclaves de la politique étrangère de États euro-occidentaux en Afrique, n’auraient connu une fin si peu glorieuse. Ne voulant aucunement que la fin du pouvoir de transition au Mali corresponde à la déchéance qu’ont connu le régime gouvernemental des « chefs d’États » précités, il importe que la tâche essentielle du gouvernement de transition soit de prendre toutes les initiatives conformes à la volonté du Peuple malien qui est de mettre fin, d’abord et avant tout, à la guerre d’agression française et de celle de l’OTAN au Mali et au Sahel, que de s’activer à la mise en application de l’« Accord » dolosif ou frauduleux « d’Alger » ou, autant absurde, à la préparation des élections constitutionnellement illégales et illégitimes en raison de l’insécurité qui est répandue au Mali du fait de l’occupation des troupes étrangères venues semer et aggraver le chaos au Mali et dans le Sahel au moyen de l’instrumentalisation de leurs « terroristes ». 5 Il va donc sans dire que la réalisation de cette volonté essentielle ne saurait être prise à la légère par des patriotes. Elle ne doit surtout pas être compromise par des choix irréalistes ni d’un délai strict de durée du gouvernement transitoire, encore moins par le fait de savoir si un tel gouvernement doit être dirigé par un civil ou un militaire. Les militaires sensés, professionnellement, mieux connaître la guerre dans le contexte actuel, ne sont-ils pas mieux placés pour accomplir la volonté du Peuple au Mali et au Sahel agressés? Ayant un savoir minimal en polémologie, peuvent-ils gouverner au Mali dans la défiance constante de la volonté des citoyen(ne)s sans le soutien desquel(le)s ils ne peuvent guère gagner la guerre de libération du pays de Modibo KEITA (1915-1977), en aidant instamment la France à y cesser son occupation contre la volonté du Peuple malien? La réponse à ces questions se laisse deviner. Elle réside dans la maxime manding « Djama Sako, Allah Sako; Sacko Tiguiya-Yé Allah Yé » ou l’exécution de la volonté du Peuple avant tout pour restaurer la République du Mali qui se trouve profondément abîmée par l’agression extérieure et l’occupation étrangère, stimulant la mauvaise ou, carrément, la non gouvernance.

DIARRA N’Badiallah Bakary Sidiky – Boniface (LL.B., LLM. M.Sc., Ph.D.) – Longueuil le 15 -II- 202

 

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